Les arts et la littérature sont l'exact reflet de la société malgache, complexe et métissée. La tradition orale marque la plupart des arts locaux. Plus rare, l'écrit ne sert généralement qu'à fixer les joutes oratoires du kabary.
La musique
Passionnés de musique, les Malgaches l'aiment traditionnelle ou contemporaine, mais toujours inspirée de leurs danses favorites, qui varient d'une ethnie à l'autre : le sega créole, le salegy, apprécié par les Sakalava, le tsapika, très répandu dans le Sud... Aujourd'hui, Madagascar compte beaucoup de chanteurs qui réussissent une belle carrière nationale, voire internationale : Samoëla, dont la musique puise parfois ses sources d'inspiration dans le rap, Rossy, dont la musique oscille entre tradition et modernité, l'excellent groupe Tearano, qui traduit la musique traditionnelle de manière moderne, ou encore un artiste de la côte, Tsiliva, avec sa nouvelle danse qu'est le « kilalaky ».
L'ohabolana
Exemple typique de la tradition orale, l'ohabolana se rapproche de nos proverbes. Il sert à exprimer les pensées de son auteur grâce à une série de dictons tour à tour pleins de sagesse ou plus spirituels.
Hira-gasy et kabary
Assez répandu sur les plateaux et dans la région de la capitale, le hira-gasy est un spectacle original et populaire fait de musique, de danses et de contes. Plusieurs troupes composées de sept femmes et dix-huit hommes rivalisent d'élégance et d'originalité. Chaque hira-gasy commence systématiquement par le kabary, un discours assez compliqué déclamé par l'orateur le plus éloquent de la troupe. L'origine du kabary remonte aux premiers discours politiques et il est devenu, au fil du temps, un véritable art national où l'imagination reste au pouvoir. Pour un étranger, les kabary peuvent rester assez hermétiques puisque tout se déroule en langue malgache. Cependant, les thèmes sont toujours joyeux et traditionnels (vie quotidienne, récolte du riz, respect des traditions, etc.) et la gestuelle est souvent très explicite. Pour que le hira-gasy soit complet, le kabary doit être complété de danses acrobatiques, de musique traditionnelle et de chansons parfois assez exubérantes.
La littérature
Assez peu développé par rapport à d'autres civilisations, l'art du récit écrit a longtemps été réservé au seul kabary. Pourtant, quelques grandes oeuvres littéraires sont apparues dès 1850, grâce à l'historien Raombana, qui raconta en détail le règne de la reine Ranavalona Ire. Un peu avant la Seconde Guerre mondiale apparaît la poésie malgache, dont le meilleur ambassadeur fut Rabearivelo, qui se suicida en 1947. Plus près de nous, Raharimanana (qui vit désormais en France), Emilson Andriamalala ou Jean Ndema sont les nouveaux grands noms de la littérature malgache.
L'architecture
L'architecture est l'une des richesses culturelles du pays. Chaque région possède son propre style et ses matériaux spécifiques. Construites en briques de terre rouge, les étroites maisons merina et betsileo sont les plus reconnaissables. Fort ingénieusement conçues, elles conservent la chaleur en hiver et s'ouvrent la plupart du temps du côté ouest sur une belle véranda qui ajoute à leur charme. Plus légères, les habitations côtières utilisent la plupart du temps les feuilles de raphia ou l'arbre du voyageur comme matériaux principaux.